KR 220 - Kronoscopie

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Le banc d'essai ci-après concerne l'Oasys. Néanmoins, les banques EXs50 et 51 sont héritées des travaux de KARO réalisés pour la banque ci-dessous. Il existe néanmoins quelques différences, qui font que les banques du K sont censées être encore meilleures : l'Oasys utilise des boucles plus courtes et les banques du K utilisent plus d'échantillons, à savoir un par note. L'EQ a également été revisé pour les banques du K. Notez que les échantillons proviennent dans les deux cas de l'enregistrement de l'orchestre de Mannheim. En revanche, la banque EXs52 a été réalisée avec l'échantillonnage d'un orchestre à chambre dans un studio de Moscou. Les échantillons sont donc différents de ceux des banques EXs50 et EXs51.

KR Keyboards Recording n°220


Philharmonic Strings, banque de sons pour Korg Oasys  -  4/9/07




Remarque : merci à Christophe Martin de Montagu d'avoir autorisé Kronoscopie à reprendre le texte de son banc d'essai de la banque Philharmonic Strings pour Korg Oasys. Il nous a semblé utile de mettre ce texte à disposition de nos lecteurs en raison du grand nombre de commentaires de Christophe qui restent applicables aux banques EXs50/51/52 adaptées pour le Kronos.

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Que manque-t-il à une station de travail professionnelle ? L’éditeur Karo répond : des cordes. La preuve avec sa banque dédiée à l’Oasys.

Le phénomène désormais classique de fournir des banques de sons pour un outil spécifique ou encore à un format déterminé, a permis à tout un secteur de se développer, en particulier depuis l’apparition du format S1000 Akai. Mais il s’agit ici, non pas d’un standard, mais d’un format bien particulier, en l’occurrence, celui du Korg Oasys. De là à imaginer que l’éditeur germanique Karo ne se contentera pas de rester sur une seule plate-forme… Le format EXS Expansion, spécifique au constructeur nippon, permet donc de stocker échantillons, programmes et combinaisons dans un dossier idoine, qui, une fois le CD-ROM copié, résidera dans le disque dur interne de l’Oasys. Comme le constructeur a prévu large dans les mémoires utilisateurs disponibles, il n’y aura aucun problème pour laisser cohabiter cette banque. Petite précision quand même : avec 2 Go de Ram, et cette banque qui compte aussi 2 Go, aucune cohabitation n’est possible avec le super piano échantillonné que Korg propose, pas plus qu’avec une quelconque possibilité de travailler à l’acquisition d’autres échantillons via le sampling de l’Oasys. Cela dit, en terme de gestion de mémoire, on peut très bien imaginer procéder à un tri sélectif au sein de cette nouvelle banque et ne conserver dans les fichiers à charger à la mise sous tension, que ceux dont nous avons couramment besoin, ce qui limitera la taille mémoire mobilisée pour l’occasion.

COMMENT ?

Kurt Ader et Oliver Rehn, fondateurs de Karo, ont contribué au processus d’acquisition des échantillons. S’ils ont oeuvré en commun pour l’enregistrement des cordes et le mastering, Kurt Ader a travaillé sur le mapping et le sound design dédié à la station Oasys, alors qu’Oliver Rehn s’est concentré sur le portage des données brutes au format de l’OS propriétaire de la station de travail Korg. La captation des cordes s’est effectuée à l’aide de micros Neumann et Shoeps. À l’écoute des samples séparés, nul doute que cette partie a été particulièrement soignée ! Ensuite ces prises ont été dirigées vers un enregistreur DAT à la résolution de 44,1 kHz. On pourrait s’étonner de ce choix qui nous semble un peu dépassé. Cela s’explique, par exemple, par les limites de la station d’accueil. L’Oasys, hormis via la carte optionnelle numérique et en S/PDIF, ne supporte pas les résolutions audelà de 16bit 48 kHz. Nous avions d’ailleurs, lors de notre banc d’essai dans KR n° 200, signalé cette restriction. Donc, ce choix de résolution pour Philharmonic paraît cohérent, tenant compte de la destination finale des sons. Ensuite, une opération de mapping a été nécessaire afin de réorganiser les samples sous forme de programmes puis de combinaisons, respectant ainsi la philosophie de Korg. Cette banque, une fois achetée sur le site de l’éditeur Karo, est téléchargée dans un ordinateur. Il suffit ensuite de glisser/déposer un ensemble de fichiers sur un compact disc enregistrable. Celui-ci sera ensuite lu par le lecteur de CD de l’Oasys et nous transférerons la banque de sons dans son disque dur. Une fois les fichiers « montés » dans la mémoire vive, et assignés dans les bonnes mémoires, il n’y a plus qu’à découvrir cette nouvelle banque…

DANS L’ACTION

Dans cette découverte de la palette sonore fournie par Karo, ce qui sur prend, c’est avant tout l’extrapolation autour des cordes. En effet, les sound designers ne se sont pas contentés de travailler uniquement les cordes de l’orchestre à proprement parlé. Nous avons découvert, comme c’était indiqué sur la documentation, des cordes issues du Mellotron par exemple ou d’autres synthétiseurs mythiques. Pourquoi pas ? Le mélange pourrait paraître curieux et, au fond, pas tant que cela. Il est vrai qu’il s’agit avant tout de cordes, exception faite des échantillons de percussions fournis, et dans cette acceptation du propos, celles, enregistrées ou simulées sont elles aussi les bienvenues. Les timbres respectent en général leur tessiture d’origine, ce qui implique la condamnation de certaines notes graves et hautes sur le clavier de 76 notes qui a servi à notre banc d’essai. On ne s’en offusquera pas, bien au contraire, étant plus dans le réalisme des instruments d’origine qu’avec des tessitures farfelues qu’on entend ici ou là quand un instrumentiste clavier joue à l’orchestre !

VALEUR AJOUTÉE

L’écoute des programmes est très satisfaisante et chaque son apporte vraiment une valeur ajoutée à la banque déjà considérable de l’Oasys. Les cordes solo sont jouables et sensibles, tout au plus, dans certains cas, nous avons retouché un peu la section effet car les programmes de réverbération utilisés étaient réglés de façon subtile mais pas nécessairement pertinente. Il s’agit là d’appréciations qui se rapportent à des contextes d’écriture bien précis et nous devons donc parler plus d’une adaptation que d’une correction. Les combinaisons nous ont moins emballés, il faut le reconnaître, car en ayant une connaissance approfondie de cette station de travail on imagine sans difficulté ce que nous pourrions tirer de la banque Philharmonic. Nous avons remarqué que, par exemple, les capacités du système Karma V2 sont très en retrait de ce qu’elles proposent habituellement à l’utilisateur. Certes, les « combi », comme on les appelle communément ici, ne sont là que pour donner des pistes de travail au musicien… Nous avons donc écouté scrupuleusement chacune de ces propositions en les situant dans le contexte évoqué. Le « Furusio Strings » est par exemple assez intéressant, car il permet de nombreux modes de jeu, contrairement à ce que son nom indiquait. Le mélange des tendances, ici encore, peut dérouter : on passe allègrement d’un « Spicato Strings » à un « Mellotron Tape Strings » ! Mais qu’importe. Tout cela nous donne surtout l’envie de revisiter nos parties de cordes et éventuellement de les réarranger en fonction de ces nouveaux timbres, et c’est en cela que cette banque mérite le détour : elle incite à travailler avec ces textures ! Enfin, l’écoute des percussions et des textures dérivées de cordes, fussent-elles synthétiques, et même si elles ne sont pas directement en rapport avec l’appellation de cette banque d’échantillons, ne saurait être passée sous silence, tant l’apport est indéniable.

CONCLUSION

Cette banque apporte une palette indispensable à l’Oasys pour qui s’intéresse aux cordes de l’orchestre. Les sons sont très bons en programme, un peu moins en mode combinaisons où ils n’exploitent pas totalement les capacités de l’Oasys dans ce domaine, où il excelle par ailleurs, sauf peut-être dans la gestion des banques via sa mémoire de stockage. Le fond du problème ne vient pas de Karo, mais de Korg, dans la conception de son système d’exploitation qui, ne possédant pas de Flash Ram, oblige à recharger, à chaque mise sous tension, l’ensemble de la banque. L’opération prend à peine une minute, mais le confort d’utilisation s’en ressent. La qualité des échantillons est au-delà de certaines formes d’ondes d’usine de la workstation et va rapidement supplanter, dans le cadre d’un travail d’orchestration, les pré-sélections d’origine.

Christophe Martin de Montagu


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